/ this the place that I call home

-prelude-
Ce fût d’abord le vide. Un vide intersidéral qui s’est installé dans le plus profond de ton coeur. C’en était si brutal, une surprise de mauvais goût qui avait décidé de flinguer tout le bonheur qui existait jusqu’alors dans votre foyer. La tristesse comme un trou noir, elle a bouffé les sourires pourtant si facile d’apparition sur ton visage. Ton coeur, brillante étoile s’est éteint ce jour-là. Il y avait ce silence dans la tête, ces pensées muettes, ces cris de détresse contenus - et cette lueur d’espoir que tu t’efforçais de garder pour rassurer ton petit frère Harris. Tu n’avais pas le droit de pleurer devant lui. C’en serait devenu plus compliqué de le rassurer et de le réconforter. Le monde n’a plus jamais été comme avant depuis qu’elle est partie. Disparue. Il te revient en tête des images à foison, de celles que tu aimerais bien te passer pour trouver plus facilement la paix. Terribles. Ce soir d’hiver ; le bruit des grosses gouttes de pluie battant les carreaux ; l’orage qui grondait, les éclairs qui déchiraient le ciel sans remord. Un silence, d’une infime mais insoutenable durée, alors que tu percevais les lumières rouges et bleues des gyrophares de police. Le visage sans expression de l’officier mais un regard lourd de sens, nul trompeur. Maman a eu un accident. Maman est morte.


-present-
Quand tu ouvres les yeux ce matin-là, tu clignes une première fois des yeux, lentement. C’est pour t’accommoder à la lumière du jour. Doucement, calmement tu glisses des paupières et prends le temps de respirer, d’une profonde inspiration. Ensuite, c’est le cadran de ton radio réveil que tu regardes. Ton alarme est sur le point de sonner, tu as deux minutes d’avance - un laps de temps précieux, un luxe matinal avant d’entamer cette nouvelle journée de travail. Alors lentement, tu désactives l’alarme. Puis tu t’évades. Cela ne fait pas de mal, ce n’est pas interdit. Cela t’arrives souvent de prendre ce droit. Douce liberté dans un quotidien très monotone. Tu as choisi d’être là, autrement tu aurais déjà foutu l’camp mais il arrive que tu sois ailleurs, dans ta bulle, dans un autre monde, une autre vie peut être.
Et tu t’es rendormie.
C’est l’irruption brutale de ton père qui te réveille en sursaut. Pour de bon.
— Mae, t’es en retard ! Réveilles-toi ma belle.

***

Fin de journée.
Le dernier coup de serpillière a été passé dans la salle de restaurant.
— Viens là chérie, assieds-toi un instant, dit ton père
Tu t'installes.
Il vous reste vingt-minutes avant que les premiers clients reviennent de leur journée pour occuper leurs chambres. Deuxième round.
— T'es heureuse ?
— Bien sûr papa.
— Je t'ai toujours laissé le choix tu le sais n'est-ce pas ?
— J'ai décidé d'être ici avec vous, ça a été mûrement réfléchi.
— Cela fait des années que Maman est morte chérie, il serait peut être temps...
— Ne t'inquiète pas pour moi, papa !
Ton père marque un silence, pendant lequel il te regarde bien 2 minutes.
— Je veux simplement votre bonheur à Harris et toi. Il n'est pas trop tard, retiens bien cela Mae. Et sur ces mots, il se lève pour venir embrasser ton front. Tu peux quitter l'hôtel, prends ta soirée. Ce n'est pas négociable !
Après un pincement sur le nez, et un sourire bienveillant, il disparait à nouveau.

PSEUDO » adoko. PRÉNOM » pau. ÂGE » vingt-sept. PAYS » france. FREQUENCE DE CONNEXION » 4/7. PERSONNAGE » inventé. OU AS-TU TROUVE LE FORUM ? » guidée par le coeur UN DERNIER MOT ? »